À 17 ans, Emmanuelle Mörch a été victime d’un accident de snowboard. Au moment de reprendre le cours normal de sa vie, la jeune femme, devenue paraplégique, a choisi d’allier sport et études. Elle est aujourd’hui championne de tennis-fauteuil et chargée de projet marketing chez L’Oréal.
En fauteuil depuis une dizaine d’années, suite à un accident de snowboard qui l’a rendue paraplégique, Emmanuelle Mörch est une bosseuse et une compétitrice. Les huit mois passés en centre de rééducation, après cette chute sur une piste de ski en avril 2008, n’ont jamais contrarié ses ambitions, ni entamé sa détermination.« Il y a eu des hauts et des bas bien sûr… », se souvient-elle « Il fallait apprivoiser le handicap, redécouvrir la vie, réapprendre les gestes du quotidien. Mais j’étais très bien entourée par ma famille ».
Après le bac, décroché depuis l’hôpital pendant la session de rattrapage en septembre, Emmanuelle Mörch a intégré une classe préparatoire scientifique, et deux et demi plus tard, l’école d’ingénieurs Centrale Paris. « J’ai toujours été attirée par les matières scientifiques. Et douée ! », explique-t-elle sans prétention.
« Saisir les opportunités »
Son fauteuil ne l’a pas contrainte à changer de cap professionnel. De la même manière, il n’a jamais été un obstacle à sa passion pour le sport. Valide, Emmanuelle Mörch pratiquait l’équitation et la gymnastique aux agrès. Paraplégique, elle s’est tournée vers le tennis, après sa rencontre avec Jean-Pierre Limborg, l’homme qui a importé le tennis fauteuil depuis les États-Unis vers la France. « C’était l’occasion de repartir de zéro dans un nouveau sport. J’ai tout de suite aimé », raconte-t-elle. « Et progressé ! ».Grâce à son caractère de battante, et « une préparation très intensive », Emmanuelle Mörch s'est en effet qualifiée pour les Jeux Paralympiques de Rio en 2016. Elle espère renouveler cette performance dans quelques mois. Chargée de projet marketing chez L’Oréal -elle est aussi liée à la marque par un contrat d’image : « L’Oréal finance toute ma saison en échange de visibilité sur mes vêtements et mon fauteuil » - la championne va mettre son emploi entre parenthèses pour se consacrer à 100 % aux prochaines olympiades : Tokyo en 2020, puis Paris en 2024.« C’est beaucoup de sacrifices : je vois moins ma famille, mes amis… C’est un choix fatigant, mais aussi passionnant », dit Emmanuelle Mörch, « Adolescente, je n’avais jamais fait de sport de haut niveau. Mais le handicap m’a ouvert des portes différentes et j’ai saisi ces opportunités ».
Reportage : Mélisa GUENDOUZI